par saosja Mer 5 Nov 2008 - 22:08
Yohan, tu restes sur deux entrées en jeu (Nice et Toulouse) puis deux titularisations (Nancy et Le Havre) lors des quatre derniers matches de Ligue 1. Comment vis-tu cette période ?
Je ne m’y attendais pas du tout, j’ai vécu tout ça comme un électrochoc ! Le coach m’a donné pour la première fois ma chance contre Nice. Ce jour-là, je ne réalisais pas encore, j’étais vraiment dans l’euphorie de participer à quelque chose dont j’avais toujours rêvé. Quand je m’échauffais, je me disais : « il n’y a pas si longtemps, tu étais ramasseur de balles et maintenant tu vas jouer le match ! » Il faut gérer cet aspect émotionnel mais il faut surtout penser à prouver au coach qu’il a eu raison de te faire confiance.
Mission accomplie apparemment puisque Ricardo t’a ensuite donné de plus en plus de responsabilités…
Rien n’est acquis pour moi. J’ai beaucoup travaillé depuis que je suis avec les Pros, mes efforts ont payé mais ce n’est que le début, je ne m’enflamme pas. Tout ce qui arrive en ce moment, c’est vraiment l’extase, mais j’ai encore très envie de progresser, de tout donner chaque jour à l’entraînement pour prouver au coach qu’il peut compter sur moi le week-end.
Comment te sens-tu dans cette équipe, à la fois sur le terrain et dans la vie de tous les jours ?
Faire partie de ce groupe, c’est magnifique ! Je me suis bien intégré grâce à l’équipe. Je sens qu’on me fait confiance, les joueurs, le staff et le coach. Je me sens de mieux en mieux, en match et dans le vestiaire.
Pour ceux qui auraient manqué les derniers matches, peux-tu te décrire sur le terrain : tes qualités et tes défauts ?
Je pense être un joueur combatif, percutant et altruiste. Je dois être décisif offensivement, ce qui est mon rôle premier, mais j’essaye aussi de faire ma part de travail défensif, qui est tout aussi important. Mais je manque parfois de concentration. Si je ne touche pas le ballon pendant dix minutes, je suis capable de m’égarer. Je dois apprendre à mieux gérer les temps forts et les temps faibles.
Techniquement, tu as aussi appris à épurer ton jeu au contact des Pros pour mieux servir le collectif…
J’avais effectivement du déchet dans mon jeu. Les anciens m’ont beaucoup servi, je me suis fait pas mal sermonner car je jouais trop perso... Je l’ai pris négativement au début mais c’est devenu utile. J’ai pris conscience d’une chose simple : au foot, tu ne peux pas réussir sans tes coéquipiers. Je n’avais pas conscience de l’impact d’une perte de balle ou d’un mauvais replacement. Malgré ces lacunes, le coach a vu un potentiel en moi. Il m’a guidé pour essayer de supprimer ces défauts tout en s’appuyant sur mes qualités. Il m'a fait comprendre qu’il y a des zones et des moments pour provoquer, pour dribbler. En dehors de ça, il faut jouer simple, alterner, varier, défendre.
Ton éclosion est d’autant plus inattendue que la saison dernière a été compliquée pour toi…
C’est vrai car je n’ai quasiment pas joué en CFA la saison passée, j'évoluais toujours avec les 18 ans Nationaux. Et puis il y a eu cette blessure en février : une triple déchirure m’a empêché de jouer pendant quatre mois et demi. J’ai très mal vécu cette période mais aujourd’hui, je me rends compte que ça m’a permis de me construire mentalement. Je reviens de loin et j’apprécie d’autant plus faire partie de ce groupe aujourd’hui.
Peux-tu nous résumer ton parcours depuis tes débuts dans le foot ?
J’ai commencé à l’âge de sept ans à l’Olympique de Marseille où j’ai joué pendant huit saisons. A l’époque, j'étais libéro ou latéral car techniquement, ça n'était pas ça ! Ce n’est qu’à l’âge de 15 ans que je me suis installé à des postes plus offensifs. Après l'OM, je suis parti une saison à Aubagne avant d’intégrer le centre de formation de l’AS Monaco FC. Je connaissais Djamel Bakar et Loïc Dufau qui étaient déjà là-bas et j’ai contacté les recruteurs par leur intermédiaire. Ca a fonctionné. J’ai eu une première saison difficile au centre mais je me suis progressivement habitué.
Retour à la Ligue 1. Comment expliques-tu les derniers résultats qui ont complètement relancé l’ASM FC dans la course au haut de tableau ?
Je suis content que l’équipe tourne mieux. Au niveau comptable, ça fait du bien. Notre force en ce moment, c’est l’esprit d’équipe, la cohésion. Nous sommes tous unis, on se motive constamment sur le terrain. Je pense qu’on a montré sur les trois derniers matches qu’on savait se battre. C'est une fierté de porter ce maillot et il faut continuer à se battre pour ce qu'il représente, pour les supporters, pour le coach et pour nous-mêmes.
La semaine va se terminer par la réception de l'Olympique Lyonnais. La victoire est-elle possible face au champion de France ?
Honnêtement, on n’a pas peur. C’est une grande équipe mais on est chez nous. Il y a plus de joie que de pression avant cette affiche. Sur un match, tout est possible et comme pour les dernières rencontres, on va arriver avec beaucoup d'envie et de détermination. Il faut continuer à jouer ensemble, le principal étant de tout donner pour ne rien regretter.
Avec Yohan Mollo titulaire ?
J’espère… Je vais essayer de travailler à fond toute la semaine pour convaincre le coach.